wide-heart

Ceux qui sont passés par là le savent bien. Je le sais bien.

Vu de l'extérieur, rien ne laisse penser qu'une personne est en dépression. Cela ne se voit pas. Et quand vous lui demandez "ça va ?" elle répondra toujours "oui". Parce qu'elle pense que ce qu'elle traverse est trop honteux pour en parler, que ça n'intéresse personne, et que de toutes façons les gens ne pourraient pas comprendre et lui diraient que c'est ridicule de se mettre dans un tel état pour si peu (parce que lorsqu'on n'est pas concerné, les motifs de dépression d'autrui paraissent souvent dérisoires, il faut les vivre pour en saisir toute l'ampleur). Les gens qui n'ont jamais connu la dépression pensent que ça peut se contrôler ... croyez-moi, si la dépression pouvait se contrôler, il n'y aurait pas de dépressifs. Il ne faut pas croire que les dépressifs se complaisent dans leur dépression et ne font aucun effort pour en sortir. La dépression ça vous submerge, ça vous envahit, ça vous contrôle et vous ne pouvez rien faire d'autre que subir. Ensuite, je pense que ça dépend des personnes, du caractère de chacun. Si vous êtes du genre combatif et si comme moi vous avez la volonté de ne pas vous laisser abattre, vous allez vous rendre compte que votre comportement a changé et n'est pas tout à fait "normal" et vous voudrez lutter contre ça. Il suffit de cette prise de conscience pour initier un long travail de reconstruction. Car sans cette prise de conscience, vous n'en parlerez à personne, pas même à votre médecin, et vous n'entreprendrez certainement pas une thérapie, car pour pouvoir le faire, encore faut-il prendre conscience d'être "malade", d'avoir besoin d'aide, et être prêt à recevoir cette aide.

C'est pour ça que l'on dit que le premier pas pour s'en sortir, c'est d’accepter l'idée qu'on est en dépression.